mardi 29 juin 2021

L'abstention ou le pourquoi du comment des choses



L'abstention a confirmé ce que l'on savait déjà depuis pas mal de temps: elle est devenue le premier parti de France.
En effet, pour ces élections régionales et départementales, deux tiers des électeurs ont refusé de choisir et ont préféré rester à la maison.
En mai 2021, 47,9 millions de Français étaient inscrits sur les listes électorales (source INSEE)* 
Avec un taux de participation à 33,28% au premier tour, cela fait à peu près 32 millions de personnes inscrites sur les listes électorales qui ont boudé les urnes, soit 66,72% d'abstentionnistes. Ce qui n'est quand même pas rien!

Mis à part, le référendum sur le quinquennat de septembre 2000*, jamais, depuis 1944, et quelque soit le type de scrutins, l'abstention n'avait atteint un tel niveau. 

J'ai essayé - et j'essaie toujours - de comprendre ce pourquoi du comment de l'abstention.
J'ai écouté des émissions, ce qu'en pensaient des proches, des amis et même des "radios trottoirs" imbéciles; j'ai lu des articles, tous écrits par des gens compétents en la matière. Et j'ai osé regarder hier soir, dimanche 27 juin, les commentaires des politiques, déplorer, des trémolos dans la voix, cette désertion démocratique collective.

Sauf qu'à cet instant où j'écris ce billet, je n'ai toujours rien compris. Parce que les avis que j'ai lus, entendus, regardés sont tous contradictoires, polémiques et, le plus souvent, strictement partisans. 

Que l'on se comprenne bien, lecteur attentif, abstentionniste ou pas: j'ai voté aux deux tours pour chacune des deux élections. Pour autant, je me garde bien d'avoir un quelconque jugement de valeur sur les abstentionnistes.  Même si, faute d'en comprendre la ou les raisons, je ne partage pas leur choix de ne pas voter. 

Concernant les régionales dans Auvergne Rhône Alpes, il y avait, pour le premier tour, neuf liste en compétition, de l'extrême gauche à l'extrême droite:
Je cite le noms de chacune de ces listes tel que présenté sur le site de France Inter*:

  • "Union essentielle", portée par Shella Gill (divers)
  • "L'écologie, c'est possible !" portée par Fabienne Grébert (Europe écologie - Les Verts)
  • "Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs", portée par Chantal Gomez (Lutte Ouvrière)
  • "Auralp, la majorité présidentielle avec Bruno Bonnell", portée par Bruno Bonnell (La République en Marche)
  • "L'alternative en Auvergne-Rhône-Alpes" portée par Najat Vallaud-Belkacem (Parti socialiste)
  • "Laurent Wauquiez, la région avec toutes ses forces", portée par Laurent Wauquiez (Les Républicains)
  • "Agir pour ne plus subir" portée par Farid Omeir (Union des démocrates musulmans français)
  • "Ensemble, pour notre région" portée par Cécile Cuikerman (La France Insoumise et Parti Communiste)
  • "Liste Rassemblement national" portée par Andréa Kotorac (Rassemblement national)
Il y avait donc, me semble t-il, le choix, d'autant que les impétrant(e)s n'avaient, en termes politiques, rien, mais alors rien en commun. 

Parmi les raisons invoquées par certains abstentionnistes et expliquées par des politistes ou des journalistes, il y en a une qui m'a beaucoup interpellé, comme on dit, à savoir ne pas trouver son "bonheur" parmi les candidat(e)s. Surprenant quand même, non?
 
Une autre raison invoquée, et pas des moindres, était que le système était pourri jusqu'à la racine, tout comme celles et ceux qui le représentaient, et que, dès lors, il convenait de sortir les sortant(e)s sans exception.
 
Il me semble que c'était possible: dans cette liste, il y a des partisans de la révolution, du "dégagisme", bref des gens qui ne veulent plus entendre parler du système politique actuel. Et donc il était tout à fait possible de voter pour ces candidat(e)s.
On me rétorquera, à raison, que les documents électoraux ne sont pas arrivés en temps et en heure, quand ils sont arrivés.
Mais tout les partis politiques ont des sites internet, facilement accessibles. Et donc, rien de plus facile que d'aller se renseigner soi-même.
Sans oublier que Lutte Ouvrière ("travailleuses, travailleurs") ou la LCR ou le NPA, n'ont jamais réussi à s'imposer, malgré que les documents électoraux aient été distribués lors des scrutins précédents au sein de chaque famille.  

On dit aussi que les Français seraient fâchés avec la politique. Mais ça signifie quoi, fâchés avec la politique? Cela signifierait-il qu'ils aimeraient un pouvoir autocratique? Je n'ose l'imaginer. Mais, là aussi, dans cette affirmation douteuse, que des lieux communs, que des trucs rabâchés à n'en plus pouvoir!
 
Je ne peux, ici, invoquer toutes les raisons ou les causes des abstentions et les moyens d'y remédier. Je vais néanmoins en citer quelques unes, "pêchées" un peu partout dans ce que j'ai lu ou entendu.

Pour certains, le vote électronique permettrait une augmentation des votes; pour d'autres,  le fait que les régions ne servent à rien décourage le vote; ou encore la taille des régions qui serait soit trop grande, soit trop petite, découragerait la participation; pour d'autres encore, la montée de la violence et des invectives dans le débat public est largement en cause; certains électeurs auraient le sentiment que leur voix ne compte pas; ou encore, une certaine désinvolture ou une certaine insouciance; le couplage des deux élections pourraient avoir compliquer la donne; d'autres supposent que se déplacer pour voter n'est pas évident...
 
Mais où trouver une explication, même une ébauche cohérente d'explication? Pour ma part, je reste dans l'interrogation, voire dans l'inquiétude.
 
Il m'arrive parfois, et même souvent, de penser que, collectivement, nous agissons comme des enfants gâtés, des enfants qui ne sont jamais contents. Un peu comme cette chanson enfantine alsacienne: 
Hans de Schnokeloch:
 
Le Hans du Schnockeloch, tout ce qu'il veut, il l'a
Mais ce qu'il veut, il ne l'a pas
Et ce qu'il a, il n'en veut pas. 
 
Je vous accorde que cela peut-être quelque peu réducteur, mais il est vrai que nous vivons une époque où l'individu a supplanté le citoyen, ou le moi a remplacé le nous. 
 
Le vote libre et personnel est indissociable de la Démocratie. Et réciproquement. Quoi que puissent en penser les bateleurs d'une Démocratie directe illusoire, les hérauts de "élections, pièges à cons".
 
Un dicton affirme: "qui ne dit mot consent". 
Et donc, voter, c'est parler et agir. S'abstenir, c'est se taire et subir. 






le recueil sur: https://www.youtube.com/watch?v=Tq7eFXwQAR0

disponible à


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claudebachelier@wanadoo.fr

 



 
 

 


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