dimanche 18 octobre 2020

la peau de bouc

sur https://www.babelio.com/livres/Peron-Sur-la-peau-de-bouc/935317

 

 "peau de bouc": voilà bien une expression curieuse connue des seuls marins, qu'ils soient matelots, quartiers maitres, officiers mariniers et officiers.
Il s'agit du cahier de punitions sur lequel est inscrit le motif d'une demande de punition suite à une faute commise par un marin. Cela ne concerne que les seuls hommes et femmes du rang, matelots ou quartiers maitres. 



Il est possible qu'un officier marinier le soit également sans que toutefois cela dépasse le grade de second maitre de 1ère classe. Ce qui ne veut pas dire que les maitres, premiers maitres, maitres principaux, majors et officiers de tous grades puissent être exonérés de punition, mais sans passer par la peau de bouc et suivant une procédure particulière.

 

 

 

D'où vient cette appellation? Au temps de la Marine "en bois" ou de la Marine à voile, la peau de bouc était une peau de mouton, de chèvre ou de bouc tendue sur une planchette accrochée à la dunette -sur un voilier, la dunette était à l'arrière- et sur laquelle le capitaine d'armes -surnommé par tout un chacun "le bidel"- inscrivait le nom du marin qu'il fallait punir, le motif et la punition demandée.
 


Le commandant confirmait quasiment toujours la punition, puis la peau de bouc était grattée en attendant les prochaines demandes.


Alors, me demanderez-vous, n'aurait-il pas été plus simple de le faire sur une feuille de papier? Certes, mais peut-on imaginer une feuille de papier accrochée à la dunette, exposée au vent et aux embruns.
Et comme tout se modernise au fil du temps, la peau de bouc est devenu un banal cahier, toujours détenu par le bidel, en conservant, tradition oblige son appellation d'origine.

Ce n'est qu'en 1848 et de façon définitive que les punitions corporelles ont été supprimées dans la Marine et l'Armée de terre. 
Car, bien sûr, auparavant les demandes de punitions corporelles figuraient aussi sur la peau de bouc.
Le "code pénal des vaisseaux de 1790", reprenant largement les règlementations de l'ancien régime, comprenait deux sortes de punitions: les peines disciplinaires et les peines afflictives*.

 


Les premières allaient de la suppression du vin pendant trois jours à l'attachement au grand mat deux heures par jour pendant trois jours.



Les secondes allaient du fouet en passant par les fers jusqu'au supplice de la cale*, ce dernier supplice étant réservé pour les faits très graves,  pouvant entrainer la mort du supplicié.

 

le supplice de la cale

Ce n'est qu'en 1848 et 1851, puis en 1858 que les punitions corporelles furent bannies des codes de justice maritime en France*.


Les motifs pour figurer sur cette peau de bouc sont parfois d'une grande drôlerie, même si certains ne sont pas drôles du tout pour ceux qui en sont victimes.


Sur ce blog, quelques motifs dont je ne peux garantir l'authenticité: https://envelopmer.blogspot.com/2014/01/sur-la-peau-de-bouc.html
 
Pour conclure, je laisse le dernier mot au grand Tabarly qui évoque le capitaine d'armes dans Fanny de Laninon: 
 

 
  * clic sur le lien
 

 
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claudebachelier@wanadoo.fr
 
 
 
 

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