La Jordanie est un pays mystérieux, inconnu, romantique et attirant. C'est pour toutes ces raisons -et très certainement pour d'autres inconscientes - que nous avons choisi d'y passer une semaine début octobre, avec un guide, Zaid, dit Z (Z comme Zorro, a t-il d'emblée précisé), un chauffeur attentif et discret, Shadi et dix autres personnes, venues d'un peu partout en France.
ZAID |
Malgré les réticences de notre entourage - n'y allez pas, c'est la guerre là-bas; il va y avoir des bombardements, etc, etc - nous avons maintenu ce voyage et nous nous en félicitons.
Et nous avons eu raison. Parce que jamais, je dis bien jamais, nous nous sommes sentis en danger ou menacé par je ne sais quelles insécurité ou intimidation. Bien au contraire, nous avons toujours été bien accueillis, que ce soit dans les villes ou dans les campagnes, dans les magasins ou sur les marchés, dans les musées ou les sites archéologiques. Nous avons marché, crapahuté sans d'autres pensées que celles de voir, entendre, réfléchir parfois. C'était le but de la manoeuvre comme disent les marins et il a été parfaitement atteint.
Je n'écris pas cela pour faire plaisir ou pour rassurer. Je n'écris pas cela pour justifier une prise de risques, puisque de risques, il n'y en avait pas.
Non, j'écris tout cela parce que ce que nous avons vécu pendant cette semaine a été un des bons moments de notre vie, un des meilleurs moments de nos voyages. Parce que ce nous avons découvert de magnifiques paysages, des civilisations anciennes, des sites grandioses. Et un peuple accueillant et sympathique.
Je me propose dans ce billet de vous en dire un peu plus sur la Jordanie: son histoire, sa géographie, son économie, sa population.
Géographiquement, la Jordanie se trouve dans ce que l'on peut appeler le Moyen-Orient moderne, c'est-à-dire celui qui s'est construit à partir de 1921.
La Jordanie en tant que telle n'existait pas, elle faisait partie du royaume de Transjordanie* sous mandat britannique.
Ce royaume intégrait également la Palestine, promise aux Hébreux dans le cadre de la déclaration Balfour de novembre 1917 et le "foyer national juif"*
Refus des Palestiniens et des pays arabes, première guerre, exode des Palestiniens (la Naqba*) et accord entre Israël et les pays arabes.
Le 24 avril 1950, Abdallah créé le royaume Hachémite de Jordanie en réunissant la Transjordanie et la Palestine arabe. Il devient le monarque de ce nouvel état sous le nom de Abdallah Ibd Hussein 1er.
Lors de la guerre des six jours en 1967, Hussein - qui a succédé à son père Talal, fils de Abdallah 1er assassiné en 1951 - perd le contrôle de la Palestine et de Jérusalem est.
Comme le montre la carte ci-dessous, la Jordanie est un ilot de calme au milieu des tumultes: à l'ouest, Israël; au nord la Syrie; à l'est l'Irak et l'Arabie Saoudite. Avec un accès au sud au golfe d'Aqaba* et à la mer Rouge.
La Jordanie est une monarchie constitutionnelle parlementaire, c'est-à-dire que le droit est organisé autour d'une constitution.
Le pouvoir exécutif est confié au roi, le législatif au Parlement élu.
Le judiciaire dont l'indépendance est garantie par la constitution: l'article 97 stipule: "les juges ne sont « assujettis à aucune autorité hors celle de la loi ».
Le roi les nomme et les révoque sous la surveillance du Conseil
supérieur de la justice.
Les tribunaux religieux ont compétence concernant le statut de la famille et en matière d'héritage.
Dans les faits, le souverain a beaucoup de pouvoirs de décisions et d'actions, y compris dans les trois ordres du droit. Pour autant plusieurs réformes importantes mises en oeuvre ces dernières années semblent donner plus de places et d'initiatives aux partis politiques, y compris religieux.
Le roi et sa famille sont présents partout: dans les commerces, les musées, les bâtiments administratifs et bien sûr dans l'espace public. Il veut donner une image moderne et dynamique de la famille royale.
Une superficie de 92 000 km2, avec à l'est un plateau désertique et une région montagneuse à l'ouest/ La Jordanie, avec seulement 26 kms de côtes le long du golfe d'Aqaba qui mènent à la mer Rouge, est quand même enclavée, ce qui peut poser quelques problèmes à sa liberté de mouvement lors de périodes troublées.
Amman*, ville à la fois moderne et traditionnelle, 4 millions d'habitants en 2016, un quartier moderne qui lui donne un petit air de la Défense à Paris, un centre ville aux immeubles anciens, voire très anciens, des embouteillages noyés sous les klaksons. Aujourd'hui, la capitale, est une des plus vieilles villes du monde à être encore habitée.
Tous les vendredis matin, un marché aux pigeons s'organise dans une rue du centre ville.
La colombophilie est avant tout une tradition et une activité strictement masculine, très populaire dans tout le Moyen Orient et bien sûr en Jordanie.
Sur les trottoirs, des discussions enflammées, des palabres exaltés, des marchandages véhéments pour arriver parfois à des échanges, des achats, des fâcheries peut-être...
Amman s'étend
sur 19 collines. Son marché au coeur de la vieille ville est
particulièrement riche en couleurs, en cris, en odeurs de toutes sortes.
Légumes, fruits, viandes, poissons, épices, vêtements, chacun peut y trouver son
bonheur.
Sur la colline Jabal Al Qal'a, se dresse la citadelle d'Amman: 7000 ans. Elle a abrité différents royaumes, chacun imposant son architecture: Assyriens, Perses, Nabatéens, Grecs, Romains, Byzantins, Arabes.
C'est un roi égyptien, Ptolémée II Philadelphe ("qui aime sa soeur") qui lui donne son essor dans les années 250 avant notre ère.
Les Nabatéens* feront de Pétra leur capitale, (j'y reviendrai un peu plus loin), puis les Romains.
Les Nabatéens se convertissent au christianisme au IV ème siècle, puis après l'arrivée des Arabes, à l'islam.
Le brassage des peuples et des religions est infiniment plus complexe que ce très bref résumé que je propose. Mais il m'aurait fallu rédiger un texte infiniment plus long qui aurait pu se révéler lassant aux lecteurs et lectrices que vous êtes. Peut-être sans doute pour moi aussi. Aussi, j'ai préféré faire court...
Certains hommes portent le kufi, un peu comme une calotte parfois tricotés en laine, un bel objet souvent, de différentes couleurs.
Mais aussi, le costume traditionnel, ce qui est plus rare.
Dans mon prochain billet, j'évoquerai un peu d'économie, mais aussi Pétra et quelques curiosités architecturales, sans oublier la gastronomie.
Superbe voyage. Un de mes rêves est d'aller à Pietra. J'attends donc la suite de votre voyage avec attention.
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