jeudi 19 mai 2011

le petit exercice littéraire du vendredi (15)

Cette semaine, comme disent les d’jeunes, c’est fastoche. Très. C’est la raison pour laquelle je ne mets pas d’illustrations pour vous aider. Mais je suis quasiment certain que, si vous ne l’avez pas lu, vous l’avez, au moins une fois, entendu. Donc, le nom de l’auteur et le titre de l’ouvrage. Réponse mardi 24, dans la soirée, pour cause de travaux de maintenance sur le blog.

A mesure que l’âge m’envahit, la nature me devient plus proche. Chaque année, en quatre saisons qui me sont autant de leçons, sa sagesse vient me consoler. Elle chante au printemps; “Quoiqu’il ait pu jadis, arriver, je suis au commencement! Tout est clair, malgré les giboulées; jeune, y compris les arbres rabougris; beau, même ces champs caillouteux. L’amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu’elles ne finissent jamais.”

Elle proclame en été: “Quelle gloire est ma fécondité! A grand effort, sort de moi tout ce qui nourrit les êtres. Chaque vie dépend de ma chaleur. Ces grains, ces fruits, ces troupeaux, qu’innonde à présent le soleil, ils sont une réussite que rien ne saurait détruire.  Désormais, l’avenir m’appartient.”

En automne, elle soupire: “Ma tâche est près de son terme. J’ai donné mes fleurs, mes moissons, mes fruits. Maintenant, je me recueille. Voyez comme je suis belle encore, dans ma robe de pourpre et d’or, sous la déchirante lumière. Hélas! les vents et les frimas viendront bientôt m’arracher ma parure. Mais un jour, sur mon corps dépouillé refleurira ma jeunesse.”

En hiver, elle gémit: “Me voici, stérile et glacée. Combien de plantes, de bêtes, d’oiseaux que je fis naître et que j’aimais meurent sur mon sein qui ne peut plus les nourrir ni les réchauffer! Le destin est-il donc déjà scellé? Est-ce, pour toujours, la victoire de la mort? Non! Déjà, sous mon sol inerte, un sourd travail s’accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le merveileux retour de la lumière et de la vie.”

Vieille Terre, rongée par les âges, rabotée de pluies et de tempêtes , épuisée de végétations,mais prête, indéfiniment à produire ce qu’il faut pour que se succèdent les vivants!

Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur  au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par génie du renouveau!

Vieil homme, recru d’épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance. 

1 commentaire:

  1. Il s’agit effectivement des derniers chapitres des « Mémoires de guerre », « le Salut » de Charles de Gaulle (1890 – 1970). On peut penser ce que l’on veut du personnage historique et politique, mais son style est quand même de « la belle écriture », digne de figurer aux programmes de terminal, section L. Quelques professeurs s’en indignent (lire à ce sujet l’article de mmes Guary, Leudet et Vinas dans la revue « les Temps Modernes »n° 661 de décembre 2010, page 18) mais tout compte fait, c’est dans la nature des choses et sans grande importance. Parfois, les arguments de certains des opposants ont quand même une certaine odeur politique bien partisane…

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