dimanche 1 avril 2012

Lucio BUBACCO

En février dernier, lors de notre passage au carnaval de Venise, nous avons fait un petit détour à Murano, rendre visite, en son atelier, à notre ami Lucio Bubacco.
Murano est un des centres mondiaux de la verrerie d'art, mais Lucio est unique en son genre, tant par son imagination, sa poésie que par sa maitrise de cet art complexe et délicat.
Pour faire plaisir à Anne, il lui a "confectionné" une araignée... en verre!


Suite à notre première visite en 2006, j'avais écris un texte sur les mains de cet Artiste.



Les mains de Lucio.

  Les mains de Lucio sont d’une étrange poésie, comme venant d’un monde où n’existeraient que légèreté, agilité. Elles vont, elle viennent, loin de la pesanteur, loin des contraintes du temps et de l’espace.
Les mains de Lucio nous renvoient à notre propre fantaisie, là où notre humeur se laisse aller à cette folie de l’esprit qui fait de nous les acteurs inconscients de la Comédia dell’arte. Elles se font le miroir de nos rêves et de nos fantasmes et nous entraînent là où nous n’osons aller.
  
   Les mains de Lucio sont belles, de cette beauté secrète qui leur donne une part de mystère insaisissable où le merveilleux le dispute à l’imaginaire. Elles ont ce petit rien qui les distingue, qui font d’elles les messagères de ce qui ne se dit pas et qui ne peut se dire, les ambassadrices de ce qui ne se voit pas et qui ne peut se voir.

Les mains de Lucio donnent la vie, et parce qu’elles donnent la vie, elles donnent à ceux qui les regardent les clefs d’un autre univers, peuplé de rêves et d’utopies qui illuminent le quotidien d’une lumière surnaturelle.

Les mains de Lucio dansent avec le feu, jouent avec lui et de cette ronde étrange et sensuelle naissent des personnages, tour à tour bouffon, ingénue, faune lubrique ou vierge callipyge. Elles l’apprivoisent, elles le charment et nul ne sait à la fin où est la flamme et où sont les mains; puis dans un ballet mystérieux et furtif, font d’un morceau de verre, un monde intime, un monde aérien, gracile et vaporeux. Les mains de Lucio n’ont de maître que Lucio, que son imagination, sa fantaisie, au seul service de l’imaginaire, de cet univers peuplé de nymphes et de satyres, de bateaux en partance ou de mythologies fantastiques. Elles sont libres, de cette liberté du poète qui n’a pour compagnons que le vent et la mer.

  

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