samedi 24 janvier 2015

Au coeur de l'Apocalypse

J'ai écrit ce texte il y a un peu plus de deux ans dans le cadre d'un "appel à l'écriture" lancé par Patrick L'Ecolier, barman et animateur du café philosophique et littéraire "Calipso". Et édité par le même, mais qui a mis sa casquette de patron des éditions Zonaires: "rendez-vous après la fin du monde".

Le dernier livre de Michel Houellebecq évoque l'arrivée au pouvoir en France d'un chef religieux en 2022. Et, bien sûr, sans vouloir, à aucun moment, me hausser du col ou me comparer à cet auteur reconnu, j'ai pensé que ce texte écrit il y a deux ans et qui traitait lui aussi de la prise du pouvoir par des religieux, je me suis donc dit que ce texte avait toute son actualité.

J'avais prévu de publier ce texte le 7 janvier. Mais ce jour-là, il s'est passé ce que vous savez. J'ai donc préféré attendre quelques jours. D'autant que ce qui s'est passé le 11 janvier démontre - et c'est heureux et réconfortant à la fois - que nous ne sommes pas disposés à "entrer en religion."

Dont acte.

Au cœur de l’apocalypse.

 Bien cher ami,

J’espère que ma lettre vous trouvera en bonne santé, physique autant que morale. Pour ma part, le physique va plutôt bien : à quatre vingt quatorze ans, je ne peux pas demander l’impossible. Par contre, pour le moral, ça c’est autre chose. 

Vous savez que j’ai toujours été quelqu’un d’optimiste, mais pour le coup, depuis l’élection du nouveau Président, j’ai, comme on dit un peu familièrement, « le moral dans les chaussettes. »

En effet, depuis que le cardinal Henri de Brignan a été élu Président de la République, tout est bouleversé. Permettez moi de vous décrire en détail la situation. Sans toutefois trop m’appesantir.

Le premier geste politique du nouveau Président a été de nommer l’iman Cheik Abdul El Rackary Premier Ministre. Ce dernier a composé son gouvernement avec uniquement des personnalités toutes issues du monde religieux : cinq catholiques dont le ministre de l’Education Nationale ; quatre musulmans dont le ministre de l’Intérieur ; quatre juifs dont le ministre des Affaires Etrangères ; deux protestants dont le ministre de l’Economie ; un témoin de Jéhovah, ministre de la Santé ; un mormon, ministre du Commerce et un sikh ministre des Armées. Et bien sûr, pas la moindre femme.

Vous me direz avec raison que ce n’est pas vraiment une surprise, de Brignan l’avait annoncé bien avant d’être élu. Et, hélas, personne ne peut nier qu’il a été élu dès le premier tour avec plus de 65% des voix.

Cela dit, et sans être mauvais perdant, cette élection, exclusivement via internet, me paraît suspecte. D’abord parce que ce sont des entreprises américaines liées au Tea Party et à la Congrégation Saint Nicolas du Chardonnet qui les ont mises en place, organisées et contrôlées. Ensuite, parce que ce sont des chaines de télévision contrôlées par Civitas qui ont annoncé les résultats, deux heures avant la fin du scrutin.

Mais, de toutes façons, triches ou pas, l’époque est à la religion : les église, les mosquées, les temples, les synagogues ne désemplissent pas. Il y a même une liste d’attente longue comme le bras pour aller à Lourdes. Sans parler de celle pour se rendre à La Mecque. Et ce phénomène, hélas, n’est pas que français. Tous les pays se sont donnés des gouvernements religieux, y compris l’Albanie, c’est dire ! Gouvernements élus à de fortes majorités, via internet, comme il se doit ! Je n’explique pas ce phénomène. Je me souviens quand même qu’il a commencé au début du siècle. Il y a deux ans, j’avais signé des pétitions et même défilé à plusieurs reprises pour dénoncer une directive de la Commission Européenne imposant le vote électronique dans tous les pays de l’Union Européenne. Mais pétitions et manifestations n’ont servi à rien, d’autant qu’elles n’ont pas rencontré les succès escomptés par leurs organisateurs.

Cette épidémie de religiosité est planétaire, vous le savez j’imagine. Après l’Amérique du Nord – les Etats Unis sont dirigés par un mormon, le Canada par un sikh et le Mexique par un prêtre issu de l’Opus Dei – c’est l’Amérique du Sud qui s’est abandonnée dans les bras des catholiques et des évangélistes, imitée en cela par l’Amérique Centrale. Même chose en Asie, livrée aux bouddhistes de toutes obédiences. Quant à la Russie, il y a belle lurette que l’église orthodoxe avait placé ses pions en la  personne d’un ancien officier du KGB qui s’est effacé lorsqu’elle lui en a donné l’ordre.

En Afrique, tous les pays sont dirigés par des évêques ou des imans. La seule différence avec les autres pays, c’est que les religieux qui n’ont pas été élus accusent ceux qui l’ont été d’avoir organisé des fraudes massives. Encore que tous n’ont pas été élus puisque la pratique du coup d’état est encore bien pratiquée là-bas. De ce côté là, rien de nouveau sous le soleil.
Le paradoxe – mais en est-il vraiment un ? – est que seuls les Etats qui ont échappé à ce tsunami religieux sont les Etats communistes : la Chine, le Vietnam, la Corée du Nord et Cuba, là où vous résidez.

A partir de ce constat, certains chez nous affirment que la Démocratie ne fait pas le poids face aux religions. Il est vrai que même la France, malgré la loi de 1905, a été submergée.

D’ailleurs, à peine nommé, le gouvernement a organisé un référendum où deux questions étaient posées : « voulez vous que la Loi de séparation entre les églises et l’Etat soit abrogée ? » et « acceptez vous la nouvelle Constitution qui fonde la VI ème République ? »

Le « oui » l’a emporté dans les deux cas à plus de 80%. Donc, maintenant, la France est devenue la fille ainée des religions !

Au début, on était plutôt dans le « tout le monde il est beau, tout le monde, il est gentil. » Mais cela n’a pas duré : dès la mise en place de la nouvelle Constitution, tous les syndicats, tous les partis politiques, toutes les associations ont été dissous. Sauf celles et ceux qui, selon les nouvelles autorités, « pensent bien. »

De nouvelles pièces d’identité ont été imposées sur lesquelles doit obligatoirement figurer l’appartenance à une communauté religieuse. Comme par hasard, ceux qui se déclarent « sans religion » mettent un temps infini à recevoir le document pourtant indispensable, car les contrôles dans la rue par les policiers du service dit des « bonnes mœurs » sont permanents et tatillons. Ceux qui ne peuvent prouver leur identité sont emmenés au poste, manu militari !

Les fonctionnaires sans appartenance religieuse ont été licenciés, y compris les universitaires, les diplomates, les militaires ou les magistrats.

Toutes les bibliothèques ont été purgées de leurs ouvrages jugés licencieux par tout ce que notre pays compte de grenouilles de bénitier, regroupées dans le « Conseil Supérieur de la Litterrature. » Rien que la dénomination de ce groupuscule fait froid dans le dos. Ce conseil n’a pas encore fixé la date des futurs autodafés, mais je ne doute pas que cela ne devrait pas tarder.

Chaque entreprise, y compris les plus petites, est tenue de laisser à ses salariés le temps nécessaire pour leurs prières quotidiennes. Les cantines publiques – il n’en reste qu’une centaine sur tout le territoire – ou privées se doivent de tenir compte des différents interdits religieux pour composer les repas.

Toutes les fêtes nationales, du type 14 juillet ou 11 novembre ont été supprimées au profit des fêtes religieuses. D’ailleurs, les jours de congés religieux ont explosé, chaque église voulant avoir les siens propres. Etant entendu cependant qu’un musulman ne pourrait être en congé pour Noël ou qu’un catholique ne pourrait l’être pour l’Aït Al-Kabïr. Ce qui n’est pas sans désorganiser nombres d’entreprises et de commerces.

Les femmes, bien sûr, ont été renvoyées dans leurs cuisines. Elles peuvent encore voter, mais le mari se doit de contrôler le vote. Le mari, car seul le mariage est reconnu, toutes autres formes d’union entre homme et femme est prohibée. Quant à la contraception, elle est rigoureusement interdite, et je n’évoque même pas l’avortement, redevenu un péché mortel et comme tel voué aux gémonies célestes et poursuivi devant des tribunaux religieux ! Il est inutile de préciser que les homosexuels sont particulièrement pourchassés et tous les mariages qui les concernaient ont été annulés. 

La liste est encore fort longue de tous ces bouleversements. Et je préfère en rester là, je ne voudrais pas vous importuner avec cette liste à la Prévert.

Vu mon grand âge, personne ne peut me faire un trou là où j’en ai déjà un. Vous voudrez bien excuser cette familiarité, mais elle me rappelle trop cette liberté de ton de ma jeunesse, celle où l’on pouvait chanter la carmagnole ou les filles de Camaret ou lever le poing au ciel sans qu’un cureton ou un ayatollah ne vienne me faire sa morale ou m’envoyer dans un camp de rééducation religieuse.

Malraux aurait dit que « le XXI ème siècle sera religieux ou ne sera pas ». A supposer qu’il l’ait vraiment dit, il ne pouvait imaginer combien il avait raison et surtout l’ampleur que cela prendrait !

Tout ça pour vous dire, mon cher ami, que je compte demander l’asile politique aux autorités politiques de Cuba et que je compte bien avoir votre aide pour faire aboutir ma demande.

 Bien à vous.

Votre dévoué

VH

de Claude Bachelier, aux éditions Zonaires: www.zonaires.com
de Claude BACHELIER www.zonaires.com

jeudi 15 janvier 2015

Anne Bachelier expose

A l’occasion de cette exposition, l’artiste sera présente pour le vernissage le jeudi 22 janvier à partir de 17h et lors de la dédicace du Magicien d’Oz le samedi 24 janvier à partir de 15h
« Quelque part, au-delà des arcs-en-ciel, les ciels sont bleus. Et les rêves que tu oses rêver deviennent vraiment réalité. » (« Over the rainbow », Judy Garland, Le magicien d’Oz).

Ancienne élève des Beaux-Arts, Anne Bachelier est une artiste aujourd’hui connue et reconnue par-delà les frontières de notre monde terrestre… Travaillant sur la soie, délicate et douce étoffe, Anne Bachelier s’illustre désormais sur la toile mais aussi sur le bois d’icône, matière vivante et centenaire.

Là où le pinceau de l’artiste se pose, la magie opère la création d’un monde fantastique peuplé de chimères, de douces sirènes et de mystérieux dragons.  La main légère trace arabesques, gouttes de rosée qui deviennent bijoux ornant les coiffures vaporeuses des madones enchanteresses.  La personne féminine prédomine et trône en majesté, figurant une puissance ancestrale à la fois lumineuse et sombre : comme Janus à deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers le futur ;  la vieillesse et la jeunesse ; la sirène et l’oiseau…

Les scènes s’enchainent, nous contant l’histoire de royaumes lointains entre eau et air où les personnages évoluent en suspension dans la brume. La fée métamorphe au corps de femme et à la queue de poisson règne en ces lieux, véritable Mélusine faite femme pour charmer les hommes.

Charmer le spectateur : sans doute est-ce le pouvoir de ces icônes nouvelles voyageant entre un passé rêvé et les volutes des pensées surannés d’une femme au présent, maitresse du temps…



Galerie VDC   www.galerie-ventdescimes.com
25 avenue Alsace Lorraine 38000 GRENOBL

dimanche 11 janvier 2015

Voltaire, toujours d'actualité

un Ami m’a fait parvenir ce texte admirable de Voltaire. 

-Voici un texte qui ne manque pas d'actualité...
 
 

Il s'agissait alors d'une autre guerre de religion; depuis, rien n'a changé.


jeudi 8 janvier 2015

nous sommes tous des Charlie

ce soir en soutien à la Liberté de la presse et à 

la Liberté de penser, mettons tous une bougie 

allumée à nos fenêtres.



vendredi 2 janvier 2015

"Sigmaringen" de Pierre Assouline

Sigmaringen* est une ville du sud de l'Allemagne de 16 000 habitants, à 100 kms à peine des frontières française et suisse. Jusqu'en septembre 1944, elle n'était connue que pour son château du XV ème* siècle appartenant à la famille Hohenzollern*.

Mais si, aujourd'hui ce château et cette ville ne sont plus tout à fait des inconnus, en tout cas en France, c'est parce que, de septembre 1944 à avril 1945 y séjourna la "Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux"*. Ou, pour faire plus simple, ce qui restait du gouvernement Pétain - Laval. Devant l'avance des troupes alliées, les autorités nazies avaient décidé de le transférer de Vichy à Sigmaringen. Et cela dans le château réquisitionné, la famille Hohenzollern ayant été déplacée puisque suspecte aux yeux de Hitler. "Le décor d'une sinistre comédie était planté." constate le narrateur.

Pierre Assouline
C'est donc dans ce château et pendant cette période que Pierre Assouline* a situé l'action de son roman. Parce que c'est d'un roman dont il s'agit et non pas d'un roman historique, même si cela lui ressemble bougrement. Mais il cite Jules Renard: "quand la vérité dépasse cinq lignes, c'est du roman."

La force de ce roman est dans ce que l'auteur a donné vie à un personnage dont la fonction, au sein du château, a très certainement existé, celle de majordome général, c'est-à-dire celui qui organise le quotidien et qui dirige femmes de chambre, valets de pied, cuisiniers, jardiniers, etc, etc. Et qui veille jalousement à ce que chacun reste à sa place, les serviteurs, invisibles, dans l'ombre des maitres.

Ainsi, Julius Stein, le majordome général - le narrateur - prévient-il ses subordonnés: "j'ai reçu une mission de son Altesse le prince de Hohenzollern et je compte la mener à bien. D'où que nous venions, nous sommes tous là pour servir." (page 53) Le ton est donné: servir, obéir. Et donc, si la famille princière n'est plus présente, la domesticité, toute la domesticité, se doit d'être au service de ces français qui hissent le drapeau tricolore sur le château, en lieu et place de celui de la famille Hohenzollern.

L'immense bâtisse chargée d'histoires qu'est le château est donc le théâtre où vont se produire les français qui s'accrochent désespérément à un pouvoir qu'ils n'ont plus.

Le narrateur assiste à l'agonie d'un monde qui refuse sa propre disparition, persuadé jusqu'à la folie d'un retournement de situation qui leur redonnerait les clefs du pouvoir.

Mais cela n'empêche nullement ces hommes et ces femmes de se déchirer dans des luttes dérisoires pour des prééminences ridicules. Entre les "actifs" qui se donnent l'illusion de toujours gouverner et les "passifs" qui trompent leur ennui dans un cynisme grotesque, Julius Stein s'impose à lui même et à ses gens de rester à égale distance des uns et des autres.

Entre la solitude hautaine du maréchal Pétain et l'activisme brouillon de  Fernand de Brinon* qui se fait appeler "le Président"; entre Marcel Darnand* qui se promène dans les couloirs en uniforme de la Waffen SS et le docteur Destouches, alias Céline, dont la préoccupation principale est de tout faire pour se mettre à l'abri, Julius Stein assiste, muet mais attentif, à ce qu'il appelle "la guerre civile": "sourde et feutrée, la guerre civile se poursuit à l'intérieur du château." Mais, il reste dans son rôle, refusant de prendre parti ou de donner un avis; interdisant à ses collaborateurs de se moquer ou de critiquer les français. Rester digne malgré les sarcasmes. Rien ni personne ne peut ou ne pourra le détourner de sa mission: servir. "un bon majordome se doit de garder son sang froid, de ne jamais extérioriser ses sentiments, de ne pas céder à ses impulsions. La maitrise absolue des gestes et des paroles." (page 244)

Pourtant, le personnage est plus complexe qu'il n'y parait. Derrière le masque du serviteur impassible se cache le musicien blessé. Blessé par ce que les nazis avaient fait de la musique, à savoir une arme de propagande où la sensibilité, la poésie avaient dû laisser la place aux valeurs aryennes. "A me faire le conservateur de la mémoire de la musique et de chants appelés à disparaitre si le Reich devait durer mille ans, pour que l'on sache un jour à quoi cela ressemblait, le jour où plus personne ne saurait ce que c'était." (page 249)

Lui qui s'était rêvé chanteur refuse en 1933 à un concert qu'il devait donner, de chanter Schubert parce que le piano était un Bechstein, du nom de Hélène Bechstein*, une nazie militante. Cela brise net sa carrière. "il faudrait cesser de voir de la lâcheté dans toute fuite: je ne voulais pas me compromettre, voilà tout." (page 253)

Mais si Julius Stein suit pas à pas la désagrégation du camp français, il constate tout aussi lucidement le découragement, la lassitude de ses compatriotes. Vieillards, femmes, adolescents sont enrôlées dans le "Volkssturn*", cette milice encadrée par la SS et censée résister à, l'avance des troupes allées. Mais les populations n'y croient plus: "l'Allemagne commençait à tourner la page."

En avril 1945, tous les collabor
ateurs français sont partis vers leur destin, remplacés par l'armée française du général de Lattre. A un officier français qui s'étonnait de l'obéissance aux membres de l'ex gouvernement, Julius Stein répondit: "Mon devoir, c'était d'obéir au prince. J'ai maintenu." (page 329) Obéir, encore et toujours.

Le 24 mai 1945, l'Orchestre Philharmonique de Berlin donnait un concert au cours duquel furent joués Mendelssohn, Mozart et Tchaïkovski. "Alors, j'eus véritablement le sentiment ineffable d'un retour à la vie", écrit Julius Stein.  (page 336)

Le livre se termine par un dialogue entre le prince de Hohenzollern et le majordome:
- "à propos, Julius, avez-vous achevé l'inventaire?
- oui, votre Altesse.
- rien ne manque?
A mon léger sourire, il comprend que tout est en place, tout est en ordre, comme avant."

Dans ce livre, Pierre Assouline nous érige en spectateur d'une pièce aux multiples scènes: contre toute logique, quelques français continuent de croire à un miracle; d'autres trompent leur ennui et leur désespérance dans de vaines distractions; d'autres encore attendent on ne sait trop quoi. Et tous ces gens se jalousent, se détestent, se haïssent, comme les misérables personnages qu'ils sont.
En face d'eux, des domestiques qui les servent parce que c'est leur travail, mais aussi, qui les méprisent parce qu'ils sont méprisables.

Julius Stein est un personnage complexe, attachant, mais aussi intimidant. A tel point d'ailleurs que quand je le citais ou l'évoquais, je n'ai jamais écrit Julius ou Stein, mais toujours Julius Stein. Presque inconsciemment.

A travers lui, Pierre Assouline nous invite à réfléchir à ce que peut être l'obéissance. L'obéissance acceptée, assumée, à une tradition, à une famille. Mais aussi l'obéissance silencieuse, imposée par la crainte ou la peur et au bout du compte rejetée, refusée. C'est une forme de résistance morale qui amène, inéluctablement, à une résistance physique.

Julius Stein a résisté à sa manière: face à la barbarie nazie, il n'a plus chanté; face aux collaborateurs français, alliés des nazis, il ne s'est pas compromis.
Nous vivons une époque où ce beau mot de résistance est galvaudé, mis à toutes les sauces. En tout cas, chez nous. Beaucoup, au nom de leurs combats ou de leurs causes, s'érigent en résistants. C'est à la fois ridicule et dérisoire quand on sait ce que résister voulait dire entre 1939 et 1945, mais aussi, aujourd'hui, à travers le monde, où des gens se dressent face aux tyrans, aux tueurs et autres assassins.

Voilà un roman que l'on peut lire d'une traite ou s'arrêter à chaque paragraphe et le lire et le relire. Et que je vous conseille.

* clic sur le lien
photo de Pierre Assouline: Claude Truong-Ngoc 2012

Sigmaringen, de Pierre Assouline, éditions Gallimard, 368 pages, décembre 2013


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