vendredi 10 juin 2011

le petit exercice littéraire du vendredi (16)


Avec un peu de retard, voilà un texte complexe, écrit par un auteur tout aussi complexe, mais qui nous donne à réfléchir tant sur nos valeurs que sur nos Histoires. On ne le lit pas pour passer le temps.
Donc, le nom de cet auteur, plutôt connu, et le titre de son ouvrage, moins connu. A dimanche dans la soirée.

La liberté, "ce nom terrible écrit sur le char des orages" (1), est au principe de toutes les révolutions. Sans elle, la justice parait aux rebelles inimaginable. Un temps vient, pourtant, où la justice exige la suspension de la liberté. La terreur, petite ou grande, vient alors couronner la révolution. Chaque révolte est nostalgie d'innocence et appel vers l'être. Mais la nostalgie prend un jour les armes et elle assume la responsabilité totale, c'est-à-dire le meurtre et la violence. Les révoltes serviles, les révolutions régicides et celles du XX ème siècle, ont ainsi accepté, consciemment, une culpabilité, de plus en plus grande dans la mesure où elles se proposaient d'instaurer une libération de plus en plus totale. Cette contradiction devenue éclatante, empêche nos révolutionnaires d'avoir l'air de bonheur et d'espérance qui éclatait sur le visage et dans les discours de nos Constituants. Est-elle inévitable, caractérise-t-elle ou trahit-elle la valeur de révolte, c'est la question que se pose à propos de la révolution comme elle se posait à propos de la révolte métaphysique. En vérité, la révolution n'est que la suite logique  de la révolte métaphysique et nous suivrons, dans l'analyse du mouvement révolutionnaire, le même effort désespéré et sanglant pour affirmer l'homme en face de ce qui le nie. L'esprit révolutionnaire prend ainsi la défense de cette part de l'homme qui ne veut pas s'incliner. Simplement, il tente de lui donner son règne dans le temps. Refusant Dieu, il choisit l'histoire, par une logique apparemment inévitable.
(1) Philotée O'Neddy

Soixante ans..... Déja!!!!

 Soixante ans..... Déjà!!!!!