mercredi 27 juin 2012

"les Femmes Savantes" de Molière


Madame de Sévigné

Nous avons été invités par notre banque à assister à une représentation de cette pièce de Molière, à Grignan, village rendu célèbre par Marie de Rabutin-Chantal, plus connue sous son nom d'écrivaine, Madame de Sévigné. Sa correspondance avec sa fille, Françoise-Marguerite, née en 1646, mariée en 1669 à François, comte de Grignan et résidant en Provence, cette correspondance est forte de plus de 2000 lettres.

Le château est un magnifique bâtiment dont la construction a débuté vers le X ème siècle et ne sera véritablement terminée qu'à la fin du XVII ème siècle. Pendant la révolution, il est plus ou moins vandalisé; il est reconstruit dans les années 1910 - 1930 et finalement acquis par le Conseil Général de la Drôme en 1979.

Grignan est, pendant une semaine,  le lieu du festival annuel de la correspondance* où les philosophes des Lumières seront à l'honneur. Mais c'est aussi un village avec une intense activité culturelle, dont "les fêtes nocturnes des châteaux de la Drôme*".

Molière
Et c'est dans ce cadre que nous avons assisté à une pièce de Molière parmi les plus connues: "les Femmes savantes"*. Je ne reviendrai pas sur cette oeuvre parmi les plus belles, mais aussi sur une des plus critiques des moeurs de cette époque. Sauf pour noter que Louis XIV, quintessence de l'absolutisme royal, le représentant de Dieu sur terre, a laissé des artistes tels que Molière, mais aussi La Fontaine ou Racine, tremper leur plume dans le fiel pour moquer les courtisans, les puissants et parfois même la religion, le "Tartuffe" en étant malgré tout une exception. Même si Louis XIV l'avait beaucoup apprécié avant de finalement l'interdire sous la pression des religieux.

la façade des Prélats pendant le spectacle
La pièce est jouée par "Ubu, compagnie de création*", une compagnie qui nous vient du Canada, Denis Marleau* en étant le metteur en scène. Des comédiens d'origine canadienne pour la plupart, mais inconnus chez nous. Marleau n'a pas habillé ses comédiens en tenue d'époque, perruques ou robes "froufroutantes", mais avec des vêtements style années 50, qui distinguent les protagonistes: ainsi Trissotin et ses admiratrices revêtent-ils des habits plutôt snobs alors que Henriette et Clitandre restent dans la simplicité. Et cela passe très bien. On ne peut rêver mieux pour décor que la façade du château, "la façade des prélats". Avec un jeu de lumières subtil et discret, tout est parfait. Même le mistral ne signale sa présence que pour nous amener un peu de fraîcheur.
la façade des Prélats avant le spectacle

Alors oui, nous avons passé une belle soirée, dans une belle ambiance. Grâce en soit rendue à Molière, à son esprit, à ses mots; mais aussi à Marleau et ses comédiens pour leurs talents et leur créativité. Mais aussi à Xavier E. et Audrey C. du Crédit Agricole d'Allevard à qui nous devons ces très bons moments.

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