dimanche 16 octobre 2011

la bataille des coqs et des kiwis… ou la finale improbable.



Ce sera donc l'équipe des kiwis néo-zélandais que les coqs gaulois affronteront dimanche prochain, le 23 octobre.
J'ai regardé la "haka", censée effrayer l'équipe adverse. Je ne voudrais pas être rabat-joie, mais voir ces grands gaillards tirer la langue et se frapper les bras a quelque chose de quelque peu dérisoire. Mais, nous dit-on, c'est leur tradition. Va pour la tradition...
Bien évidemment,  j'ai regardé ce matin le match qui opposait l'Australie à la Nouvelle Zélande. Très beau match, à mille lieux de ce que nous avons vu hier matin. Du rugby, du vrai, avec ce qu'il faut pour faire d'un match un beau spectacle. Les blacks ont dominé du début à la fin, sachant étouffer le jeu des  kangourous, leur laissant peu d'espaces et assez peu d'initiatives.
N'étant pas, loin s'en faut, un spécialiste de la technique "rugbystique", il me semble néanmoins que les français devront éviter de jouer trop de chandelles tant la supériorité des blacks dans le jeu aérien ce matin était écrasante. J'ai aussi remarqué chez eux une certaine fébrilité, certes très passagère, mais que les australiens ont mis à profit pour être très très proches de l'en-but. Sans pour autant marquer l'essai.
Les all blacks étaient les plus forts, cela est indéniable. Ils sont organisés, disciplinés, possédant toutes les techniques du jeu. Mais, au risque de mégotter, on ne peut que remarquer qu'ils n'ont marqué qu'un seul essai, un seul drop et quatre pénalités. Certes, leurs adversaires n'étaient pas des manchots, mais enfin, sur leurs terres... Mais peut-être, diront les mauvaises langues, se sont-ils contentés d'assurer la victoire, ce que je ne pense pas tant leurs conceptions du rugby est aux antipodes de ce genre de calculs mesquins. Mais comme disait Raymond Devos: "quoique, quoique..."
Donc dimanche prochain, rencontre au sommet entre deux équipes que, mis à part le rugby, tout oppose: le mental, le jeu, la régularité, la discipline...
J'entends déjà les commentateurs dire que "tout un peuple est derrière l'équipe des blacks." Comme si nous, nous n'étions pas tous derrière les bleus. Mais d'après certains grincheux, nous ne serions pas un peuple. Les cons!
Il ne faudrait pas perdre de vue qu'a deux reprises, lors de coupes du monde, nous avons fichu la pâtée à ces joueurs que l'on disait invincibles: une première fois, en 1999, à Twickenham: 43-31, alors que nous étions mené 24 - 10 à la mi-temps. Pour la petite histoire, je regardais le match avec Pierrick, Jackie et Gérard; le petit calva bien gouléyant de ce dernier a aidé puissamment, j'en suis sûr, à la victoire tricolore; et une seconde fois, à Cardiff, en 2007, les français se sont imposés 20 - 18. Mais au compte final des victoires, les alls blacks comptent 38 victoires pour 12 à la France.
Donc, logiquement, les kiwis seront les grands favoris de cette finale: ils jouent chez eux, devant leur public, ce sont de bons joueurs, parfaitement organisés, parfaitement rodés pour ce genre d'épreuve. D'aucuns pourraient dire que cela ne sert à rien de jouer puisque de toutes façons, nous serons battus.
Mais mis à part le fait que ce n'est pas tout à fait le genre de la maison, les français ne sont jamais si motivés que lorsqu'on les donne perdants ou que lorsqu'ils ont été mauvais auparavant. En plus, ce ne seront pas eux qui auront la pression sur leurs épaules et on peut imaginer que, pour citer Marc Lièvremont, cette "bande de sales gosses individualistes, désobéissants, égoïstes parfois, toujours à se plaindre, toujours à râler, qu'ils me les cassaient depuis quatre ans..." ils sauront étouffer le jeu adverse et développer cette fameuse "french touch" que nous envient, parait-il, toutes les équipes du monde. Sauf que parfois, cette "french touch" reste dans les vestiaires....
Bref, les français ne seront pas favoris. Mais on peut quand se dire que nous avons une chance. Une petite chance, mais une chance quand même.
Cela posé, et pour citer ma grand-mère qui était une femme d'une grande sagesse: "il ne faut jamais compter les oeufs dans le cul de la poule."

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