mercredi 20 janvier 2021

Le départ du président voyou.

 

Joe BIDEN

Ce 20 janvier 2021, à 18h00, heure française, Joseph Robinette BIDEN Jr deviendra le 46ème Président des États Unis d'Amérique.   

Les élections présidentielles du 3 novembre 2020 l'ont déclaré vainqueur: il a obtenu  plus de 81 millions de votes des citoyens contre 74 millions au président sortant et 306 grands électeurs contre 232.

D. Trump dans le bureau ovale
 

D. Trump et le parti Républicain ont engagé des dizaines de recours en annulation devant les tribunaux, accusant son adversaire de tricheries diverses dues aux votes par correspondance. Tous ces recours, sans exception, seront rejetés, y compris par des juges conservateurs nommés par le président sortant. R. Guliani*, l'avocat en chef des Républicains, n'a pu, à aucun moment, prouver la moindre fraude.

Dans une dernière tentative, le 2 janvier 2021*, D. Trump ira jusqu'à directement faire pression sur le gouverneur de Géorgie, Brad Raffensperger* pour l'obliger à modifier et donc à truquer les résultats de son État. Le gouverneur, assisté de son avocat, a confirmé les résultats en faveur de J. Biden et enregistré la totalité de la conversation. Laquelle a été révélée par la presse.

Pour autant, D. Trump refuse de reconnaitre sa défaite, affirmant encore et encore que l'élection lui a été volée.
Déjà, en 2016, pendant la campagne électorale, il accusait les Démocrates et Mme Clinton de vouloir tricher. 

La journée du 6 janvier 2021 sera à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire des États Unis: c'est ce jour-la que devait être confirmée la liste des grands électeurs démocrates et donc l'élection de J. Biden.
Des centaines de manifestants pro Trump ont envahi le Capitole, le temple de la Démocratie américaine. Leurs buts: empêcher la certification de l'élection  de J. Biden par les élus. 

l'assaut du Capitole par les partisans de D. Trump le 6 janvier 2020


En septembre 2020, lors d'un débat télévisé avec J. Biden, D. Trump avait lancé à ses partisans: "
« Proud Boys, mettez-vous en retrait et tenez-vous prêt." Ces prouds boys - qui n'acceptent pas de femmes dans leurs rangs - appelés en renfort par le président sortant, sont une milice d'extrême droite, fière d'être citée et encouragée par D. Trump.

Pendant toute la période de transition, il a refusé de reconnaitre sa défaite, affirmant encore et encore que "cette élection lui avait été volée", appelant ses partisans à ne pas accepter les résultats, à les refuser de toutes les manières. Allant même jusqu'à lancer le 5 janvier (la veille de l'assaut contre le Capitole) lors d'un meeting électoral en Géorgie: "
« Ils ne vont pas prendre la Maison Blanche, nous allons nous battre comme des diables ! », a-t-il lancé à une foule qui scande en retour des « Fight for Trump ! » (« Battons-nous pour Trump ! ») puis à l'adresse du vice président M. Pence: "« J’espère que Mike Pence va répondre présent pour nous. Si ce n’est pas le cas, je ne l’aimerai plus autant. »

D. Trump lors du meeting électoral en Géorgie le 5 janvier 2021


 Toutes ces déclarations incendiaires, tous ces appels au refus d'accepter le verdict des urnes, toutes ces menaces ont conduit à la tentative d'empêcher la certification de l'élection et, partant, à une tentative de sédition.
Et ce n'est pas l'appel hypocrite qu'il a lancé à ses partisans de rentrer chez eux après l'assaut qui peux l'exonérer d'une responsabilité pleine et entière dans cet évènement qui a ébranlé les bases d'une démocratie que, pendant quatre longues années, il a tout fait pour affaiblir.

Cela posé, 74 millions d'américain(e)s ont voté pour lui: ce n'est pas rien. Ce vote massif pourrait s'expliquer par des réussites politiques, économiques ou diplomatiques. Ou par des promesses faites pendant sa campagne de 2016. Or, il n'en est rien.

L'embellie économique au début de son mandat a surtout été la suite des mesures prises par le gouvernement de B. Obama.
Les baisses d'impôts ont profité principalement bien sûr aux grandes fortunes sans pour autant permettre une relance massive des investissements, même s'il est indéniable qu'elles ont aussi eu un impact sur l'activité.
Les différents embargos décidés contre la Chine et l'Europe n'ont pas empêché le déficit commercial d'augmenter de 100 milliards de dollars par rapport à 2016.
Le chômage, déjà en forte baisse au début son mandat est reparti en forte hausse début 2020. Le déni de la pandémie, le refus obstiné de prendre des mesures de protection, l'encouragement auprès de ses supporters a considérer la COVID comme une manipulation des Démocrates et des Chinois, ont fait, qu'aujourd'hui, plus de 400 000 américain(e)s sont décédé(e)s de cette maladie, soit le quart du chiffre mondial des personnes mortes de cette pandémie.
 
Côté diplomatique, il a semé le chaos dans les relations internationales.

  • D'abord avec ses propres alliés contre lesquels il n'a jamais cessé d'adresser les reproches les plus incongrus et les plus injustifiés. Ne déclare t-il en juillet 2018 sur CBS: "
 Je pense que nous avons beaucoup d’ennemis. Je pense que l’Union européenne est un ennemi, avec ce qu’ils nous font sur le commerce. Bien sûr, on ne penserait pas à l’Union européenne, mais c’est un ennemi."
  • Le retrait des EU de l'accord international avec l'Iran a donné raison à la faction la plus dure du gouvernement iranien et ajoute à l'instabilité régionale.
  •  Celui du traité de Paris sur l'environnement, en niant les réalités du réchauffement climatique, va uniquement dans le sens des intérêts bien compris de ses amis industriels.
  • Il a été l'ami de V. Poutine, celui qui a aidé à son élection par la diffusion par les services russes de fausses nouvelles et de mensonges concernant Mme Clinton. Ses rencontres avec le président russe ont toujours été cordiales bien plus qu'avec ses alliés européens. Sans oublier sa complicité avec le président brésilien.
  • Après avoir copieusement échangé des insultes avec le dirigeant nord-coréen, D. Trump l'a rencontré à trois reprises. Il paradait et imaginait alors un accord, Kim Jong Un se rendant à ses vues: ses partisans le voyaient déjà prix Noble de la Paix! Mais aucun résultat tangible et Kim Jong Un recommence à menacer, tout en continuant ses essais d'armes nucléaires. 
Donc, les explications pour expliquer ce vote massif en la faveur de D. Trump sont donc à chercher ailleurs. Mon billet d'aujourd'hui n'a pas la prétention de trouver cet ailleurs. Plus tard, peut-être.
 

 Pour conclure son mandat, il a fait exécuter dans la précipitation plusieurs condamnés à mort, au prétexte que la justice les avait condamnés. Dans le même temps, il a gracié certains de ses amis, pourtant eux aussi condamnés. Y compris Mr Banonn*, condamné pour détournement de fonds de l'association qu'il présidait et malversations financières. (association supposée collectée les fonds pour l'édification du mur voulu par D. Trump!!!)
 

Jusqu'au bout Donald Trump se sera comporté comme un voyou. Sans foi ni loi. Aucun de ses prédécesseurs n'auront été aussi néfastes que lui pour les États Unis. Et pour ses alliés.
Son orgueil démesuré, son mépris affiché des institutions et de leurs représentants, ses mensonges permanents, son arrogance, son hypocrisie le rangent bien dans le monde des voyous, un monde sans honneur, un monde sans dignité.

Nous pouvons espérer que la justice de son pays saura lui faire rendre les comptes qu'il doit au peuple américain.
 

 

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