En introduction de mon dernier
billet il y a quelques jours, j'écrivais que la nuit du 4 août 1789,
nuit pendant laquelle fût proclamée l'abolition des privilèges,
j'écrivais donc que cette nuit-là n'avait rien perdu de son actualité.
Un de mes correspondants m'a demandé d'expliciter cette affirmation.
Dont acte.
Je ne reviendrai pas sur les
privilèges abolis en 1789, chacun les connait. Bien évidemment, ceux de
cette époque ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux d'aujourd'hui.
Encore que ne soit pas si évident.
Dans son article 2, la Constitution de 1958 affirme: "la devise de la République est "Liberté, Egalité, Fraternité". Cette devise prend sa source dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, adoptée le 26 août 1789.
Dans l'esprit des Constituants de cette époque, l'égalité était l'héritière naturelle de la fin des privilèges: égalité devant la loi, égalité des droits et devoirs, égalité des chances, égalité sociale.
Il faut bien reconnaitre, hélas, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Etant quand même entendu que l'égalité parfaite n'a jamais existé, hier pas plus qu'aujourd'hui et bien moins que demain.
Pour autant, petit à petit, l'égalité chez nous est devenue un gros mot. Au mieux, elle est un concept, au pire un fantasme, voire une utopie dangereuse.
Dans l'esprit des Constituants de cette époque, l'égalité était l'héritière naturelle de la fin des privilèges: égalité devant la loi, égalité des droits et devoirs, égalité des chances, égalité sociale.
Il faut bien reconnaitre, hélas, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Etant quand même entendu que l'égalité parfaite n'a jamais existé, hier pas plus qu'aujourd'hui et bien moins que demain.
Pour autant, petit à petit, l'égalité chez nous est devenue un gros mot. Au mieux, elle est un concept, au pire un fantasme, voire une utopie dangereuse.
A partir de 1945, le programme
du Conseil national de la Résistance a été appliqué par le gouvernement
du général de Gaule, puis par les gouvernements suivants. Ce programme
prévoyait la mise en place de diverses lois destinées à établir un
nouvel équilibre dans la société, à partir de nationalisations de
grandes entreprises privées et de programmes sociaux divers. Les
résultats de ces politiques appliquées après la guerre ont donné lieu à
ce que l'on a appelé "les Trente Glorieuses".
Mais à partir des années 70 - 80, les choses ont changé: la classe politique française, à la remorque des américaines et anglaises, a petit à petit abandonné ses pouvoirs à une classe économique dominée par les financiers. Sans rentrer dans le détail, tout a changé dans l'ordre économique: la haute finance, les banques, les grandes entreprises et avec elles, les spéculateurs, les fraudeurs, les agences de notation, tout ce beau monde a pris le pouvoir au détriment des politiques, lesquels politiques se sont laissés faire, voire ont même encouragé cette néfaste évolution.
Mais à partir des années 70 - 80, les choses ont changé: la classe politique française, à la remorque des américaines et anglaises, a petit à petit abandonné ses pouvoirs à une classe économique dominée par les financiers. Sans rentrer dans le détail, tout a changé dans l'ordre économique: la haute finance, les banques, les grandes entreprises et avec elles, les spéculateurs, les fraudeurs, les agences de notation, tout ce beau monde a pris le pouvoir au détriment des politiques, lesquels politiques se sont laissés faire, voire ont même encouragé cette néfaste évolution.
Et c'est à partir de la fin de
cette période, celle des Trente Glorieuses, que nous sommes entrés dans
"les trente piteuses", expression inventée par Nicolas Baverez, pourtant un libéral convaincu et militant.
Se sont alors enclenchées des
politiques de régression sociale sans précédent dont le chômage de masse
a été un des outils préférés, mais pas le seul. Et donc, les plus
riches ont été de plus en plus riches; les moins riches ont été de moins
en moins riches; et les plus pauvres de plus en plus pauvres.
L'argent est devenu, au fil des ans, LA valeur universelle, la seule valeur qui compte et à partir de laquelle une nouvelle société s'est construite pour qui l'égalité, la justice, le droit ne sont que des incongruités méprisables et méprisées.
L'argent est devenu, au fil des ans, LA valeur universelle, la seule valeur qui compte et à partir de laquelle une nouvelle société s'est construite pour qui l'égalité, la justice, le droit ne sont que des incongruités méprisables et méprisées.
Alors, quid des privilèges?
Un privilège n'est rien d'autre
qu'un passe droit que certains se sont arrogés au détriment des autres.
Et ce passe droit passe toujours par l'argent, ou par les relations que
cet argent procure.
C'est ainsi que naissent les privilèges. Ou plus exactement, dans le cas qui nous intéresse, renaissent les privilèges.
Il importe donc de remettre en
cause ces multiples privilèges, privilèges qui vont du non paiement de
l'impôt à l'aide d'artifices multiples à un népotisme sournois qui
encourage la reproduction des élites en passant par les rentes
qu'assurent l'exploitation maximale des salariés du monde entier,
devenus les variables d'ajustement des rentiers en tout genre.
Il y en a bien d'autres, bien sûr, mais il ne s'agit pas ici d'en dresser l'inventaire.
Entendons nous bien: il ne
s'agit pas d'aboutir à une société égalitaire, où chacun aurait le même
salaire et les mêmes vêtements. Il ne s'agit pas de niveler par le bas,
mais au contraire, par le haut.
Non, il s'agit de remettre la
finance à sa place, à sa vraie place, c'est-à-dire au service de tous
les citoyens et non pas d'une classe de rentiers; c'est-à-dire au
service de toutes les entreprises et non pas de monstres anonymes, sans
foi ni loi.
Alors, oui, il faudra une nouvelle nuit du 4 août.
Les Constituants de 1789 nous ont montré la voie. Même si cette voie a par la suite été pervertie pour diverses raisons, ils ont redonné de l'oxygène à une société qui en avait besoin.
Il me semble que nous sommes revenus à ce point de départ.
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