Il est des instants dont
on ne sait même pas qu’ils existent. Mais pourtant des instants que l’on porte
en nous, parce que nous les avons toujours attendus, sans même nous en
apercevoir.
Et cet instant là, Petit
Soleil, cette minute là, ce fut ton arrivée parmi nous. Voilà des années et des
années -oserai-je dire une éternité ? que nous t’attendions, que je
t’attendais . Et quand ce dimanche de mars où ta maman et ton papa nous
annoncèrent l’heureuse nouvelle, je me suis senti brusquement renaître. Non pas
que j’étais en perdition, non pas que j’étais à l’article de la solitude, mais
il manquait sans doute à ma vie ce petit quelque chose qu’on appelle l’avenir.
Tu sais, cet avenir qui rend le quotidien plus fréquentable, moins désespérant.
L’avenir allait avoir une vie, un visage, un rire. L’avenir, ça allait être
Toi. Alors, comment aurais je pu ne pas t’attendre ? Bien sûr et
heureusement, ce ne fut pas une attente fébrile ou agitée. Je savais que tu
allais venir et cela suffisait à mon bonheur.
Puis les événements se
sont précipités : la clinique, le téléphone, l’attente, le téléphone,
encore l’attente ! Cette attente qui s’était déclinée en mois, puis en
semaines, puis en jours, en heures et enfin en minutes. Cette attente se
terminait et il ne me restait plus qu’une minute, qu’une seconde.
Tu étais là, enfin !
J’ai su à cet instant là que plus rien ne serait pareil, qu’avec Toi la vie
serait différente, que le quotidien serait rires, que l’avenir serait vie.
Tu étais là, Petit Soleil,
et le futur pouvait commencer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire