Samedi dernier, nous sommes allés voir, écouter et applaudir Schmoll, alias Eddy Mitchell. La salle du Summum à Grenoble (3000 places) était pleine à craquer d'une foule plutôt sage, où cheveux blancs et calvities n'empêchaient nullement jean's, santiags et katogans.
Même mal assis - les sièges du Summum sont du genre spartiate - nous étions très bien placés, cependant à distance suffisante des hauts parleurs dont je n'ose même pas imaginer le nombre de décibels qu'ils crachaient: de quoi rendre fou collectivement les otho-rhino et les gestionnaires de l'Assurance maladie!!
Schmoll était en forme. Certes, il ne fait plus depuis longtemps les sauts de cabri de sa folle jeunesse, mais bon, sans vouloir être médisant, ce n'est quand même pas non plus "un perdreau de l'année". Comme d'ailleurs la très grande majorité de ceux qui étaient dans la salle. Et j'y étais...
Oui, Claude Moine était en forme et pendant deux heures tapantes, il nous l'a montré. Et démontré. Quand je pense qu'à ses débuts, il se disait que ce type là, avec sa dégaine de voyou et ses chansons idiotes, ce type là ne ferait pas long feu, je me dis qu'il faut éviter d'insulter l'avenir. Et il a chanté pendant deux heures, nous épargant ce que font pas mal de chanteurs aujourd'hui, à savoir raconter leur vie ou casser du sucre sur le dos de untel ou intel, histoire de faire passer le temps et de reprendre leur souffle. Scholl est un chanteur, pas un baratineur.
Dix huit personnes sur la scène, lui inclus: douze "cuivres", trois guitaristes, un pianiste et un batteur: un ensemble très professionnel. Avec, au saxo solo, Jean Bouchéty, l'arrangeur de bien des chansons du rocker, lequel en écrit presque toutes les paroles.
Et comme parolier, on peut dire qu'il en impose: de "j'ai oublié de l'oublier" à "Alice" en passant par "la dernière séance", "pas de boogie woogie" ou "lèche-bottes blues", que des mélodies que chacun connait et reconnait. Et il y a toujours, derrière ces paroles, un petit quelque chose d'une mélancolie que chacun d'entre nous porte en lui. Par exemple:
"Je n't'ai pas vu grandir
Toi tu m'as vu vieillir... là , j'en fais d'trop
T'es l'début, moi la fin,
Et j' n'aurai jamais plus 18 ans demain."
ou
"il y avait des chevaux sauvages,
le soir dans les embouteillages
solitaire en somme, lonesome
il voyait des paysages
à la fin du film, tout est dit
le p'tit Claude s'appelle Eddy
l'histoire dit qu'il avait pris
l'esprit grande prairie.
il était loin, loin, loin, loin
il était loin, loin, loin, loin
l'esprit grande prairie
il était loin, loin....
Mais, heureusement, le grand Eddy n'a pas fait que dans la nostalgie: il nous a fait partager plusieurs chansons de son dernier album, "come back", dont il est à noter qu'à part un titre écrit par Laurent Voulzy et Alain Souchon ("ils ont cent vingt ans à eux deux", nous a-t'il confié..), c'est lui qui a écrit toutes les autres.
Oui, Eddy Mitchell est bien le rocker éternel, celui dont on regrettera toujours qu'il ne fasse pas de "come back" comme il écrit dans sa dernière chanson:
"oh, je ne vous ferai pas le coup de come back
des adieux, des regrets!
Non, je ne vous ferai pas le coup de come back
A jamais."
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