Louis Auguste en 1769 (LM Van Loo musée de versailles) |
Marie-Antoinette en 1770 (JB Charpentier. Musée de Versailles) |
Ces cérémonies royales ont donné lieu à de grandes fêtes, tant à Versailles où siège la cour qu'à Paris, capitale du royaume.
Le dauphin a seize ans et Marie-Antoinette quatorze.
Mariage arrangé bien sûr comme c'était le cas dans la très grande majorité des mariages princiers. Il s'agissait de resserrer les liens entre la France et l'Autriche face à la Prusse, à la Russie et à la Grande Bretagne.
Une guerre mondiale avant la lettre.
Ce conflit prendra fin avec la signature de deux traités:
le premier à Paris entre la France et le royaume britannique, signé le 10 février 1763: la France a perdu quasiment toutes ses colonies en Amérique du nord, particulièrement le Cananada et tous les territoires à l'est du Mississipi.
En 1770, Choiseul a écrit à Louis XV: " Je crois que je puis avancer que la Corse est plus utile de toutes les manières à la France que ne l’était ou ne l’avait été le Canada." Pour mémoire, la Corse avait été achetée - à crédit- à la République de Gènes en 1768 pour 200 000 livres tournois. D'aucuns s'interrogent encore aujourd'hui si c'était vraiment une bonne affaire...
La France a aussi perdu ses colonies en Inde où elle ne peut conserver que ses cinq comptoirs: Pondichéry, Yanaon, Madras, Kârikâl et Chandernagor.
le premier à Paris entre la France et le royaume britannique, signé le 10 février 1763: la France a perdu quasiment toutes ses colonies en Amérique du nord, particulièrement le Cananada et tous les territoires à l'est du Mississipi.
En 1770, Choiseul a écrit à Louis XV: " Je crois que je puis avancer que la Corse est plus utile de toutes les manières à la France que ne l’était ou ne l’avait été le Canada." Pour mémoire, la Corse avait été achetée - à crédit- à la République de Gènes en 1768 pour 200 000 livres tournois. D'aucuns s'interrogent encore aujourd'hui si c'était vraiment une bonne affaire...
La France a aussi perdu ses colonies en Inde où elle ne peut conserver que ses cinq comptoirs: Pondichéry, Yanaon, Madras, Kârikâl et Chandernagor.
Le second traité à Hubertsbourg a été signé le 15 février 1763 entre la Prusse et l'Autriche: cette dernière perd définitivement la Silésie mais récupère la Saxe.
Les négociations en vue de mariage - car c'est bien de cela qu'il s'agit - ont été menées par Choiseul, alors minstre des affaires étangères, ont commencé en 1764.
En France comme en Autriche, les opinions sont partagées: l'ambassadeur autrichien Mercy-Argenteau* reprochait au dauphin son aspect négligé dans sa tenue et son caractère sans reliefs quand l'envoyé de Louis XV à Vienne, l'abbé de Vermond*, jugeait la princesse autrichienne comme une sauvageonne, ne pensant qu'à s'amuser et à danser. De Vermont était chargé d'apprendre à Marie-Antoinette la langue française, les us et coutumes du pays. Il changera sans doute d'avis car par la suite il deviendra le lecteur et le confident de la reine.
Louis XV donne son accord en juin 1769. La princesse autrichienne en devenant l'épouse du dauphin renonce à ses droits sur les possessions autrichiennes, apporte une dot de 200 000 florins et l'équivlant en bijoux et reçoit une rente de 20 000 écu d'or ainsi que 100 000 écus en bijoux.
Le mariage est fixé en mai 1770.
Le 15 avril de la même année, l'ambassadeur de France à Vienne, le marquis de Durfort, demande officiellement la main de Marie-Antoinette pour Louis-Auguste de Bourbon.
Le mariage par procuration a lieu le 19. Après avoir fait ses adieux à sa mère et à la cour, le 21 elle prend, en grand équipage, la route vers la France, vers Versailles.
Elle change de vêtement à Strasbourg où lui sont présentées la duchesse de Noailles*, sa future première dame d'honneur et d'autres nobles de haut rang.
Elle déclare à ceux qui s'adresse à elle en allemand: "ne parlez pas allemand; à dater d'aujourd'hui, je n'entends plus d'autres langues que le français."
Le voyage va durer vingt quatre jours: 132 personnes, 57 voitures, 376 chevaux accompagnent la princesse qui reçoit un accueil chaleureux dans toutes les villes traversées.
Si le peuple dans son ensemble lui est favorable, il n'en est pas de même à Versailles ou les adversaires du rapprochement avec l'Autriche l'appellent aussitôt "l'autrichienne."
Louis XV et son petit fils vont à la rencontre de la future épouse, eux aussi en grand équipage. À Compiègne, Marie-Antoinette s'agenouille devant le roi en l'appelant "papa", ce qui enchante Louis XV, puis gauchement, Louis-Auguste dépose un timide baiser sur la joue de sa promise.
Le mariage religieux est célébré le 16 mai dans la chapelle de Versailles. Les invités ont noté que le marié avait fortement rougi en passant l'anneau de mariage au doigt de la mariée.
Après un festin somptueux - où, dit-on, le dauphin s'est beaucoup ennuyé - et un opéra, à minuit, eut lieu la cérémonie du coucher où, selon la tradition, le roi donna lui-même à son petit fils une chemise.
Nous savons aujourd'hui que très certainement faute d'avoir été informés correctement, mais aussi à cause de la malformation physique de Louis, les jeunes époux restèrent sagement l'un à côté de l'autre. Le mariage ne sera véritablement consommé que sept années plus tard: le dauphin souffrait d'un phymosis*
Joseph II*, empereur d'Autriche et frère de Marie-Antoinette, en visite à Paris en 1677, conseillera intelligemment les jeunes époux, leur permettant ainsi de mener une vraie vie de couple.
Un feu d'artitifice avait initialement été prévu à Versailles, mais annulé pour cause de mauvais temps. Ce n'est que le 30 mai et place de la Concorde à Paris qu'a été tiré ce feu d'artifice.
Un spectacle qui s'annonçait grandiose: 30 385 fusées, 14 445 cartouches. À presque vingt deux heures, tout est terminé et les parisiens s'apprêtent à retourner chez eux.
Mais suite à une bousculade rue Royale et à la panique qui s'en est suivie, au moins 130 personnes y perdirent la vie et bien d'autres furent blessées.
À cette époque la rue Royale était en plein travaux et c'est sans doute ce qui explique le nombre élevé de victimes.
Le duc de Croÿ* écrit: "Les premiers qui tombèrent dans les ornières furent piétinés et étouffés
d’abord par les autres. L’effort qu’on faisait pour les retirer arrêta
tout, et la grande masse de la foule continuant, sans le savoir, de
pousser, l’effort fut tel que les hommes, par la pression, étouffèrent
trois chevaux tués raide, et s’étouffèrent les uns les autres au point
que des portes cochèrent d’à côté en furent enfoncés, de sorte qu’il y
eut des morts qui étaient emportés par la pression, et qui, quoique
morts, furent portés loin sans tomber." (1)
La Gazette du 4 juin 1770, organe officiel du royaume, écrit:
« Les plaisirs de cette fête ont été troublés par un malheur qu'on ne pouvolt ni prévenir ni prévoir.
« J’ai appris le malheur arrivé à mon occasion ; j’en suis pénétré. On m’a apporté ce que le roi m’envoie tous les mois pour mes menus plaisirs ; je ne peux disposer que de cela, je vous l’envoie ; secourez les plus malheureux » (1)
La Gazette publie elle aussi cette information:
Il n'y eut pas de responsabilités établies, pas plus que de responsables. Mais la plupart de ces festivités étaient organisées sans réel contrôle de l'administration royale. Il est vrai que le lieutenant de police général, Antoine Raymond de Sartine passait braucoup de temps à traquer les ennemis du principal ministre, le duc de Choiseul...
À partir de cette catastrophe, l'accord des autorités fut obligatoire.
Hier comme aujourd'hui et sans doute, hélas, comme demain, et parce que personne ne pouvait, ne peut ou ne pourra les anticiper ou les prévoir, des événements festifs ont pu, peuvent et pourront se transformer en drames.
(1) in le blog https://plume-dhistoire.fr/feu-dartifice-mortel-lunion-maudite-de-louis-xvi-et-marie-antoinette
(2) in https://www.retronews.fr/catastrophes/echo-de-presse/2018/11/09/feu-dartifice-au-mariage-de-louis-xvi-132-morts
En France comme en Autriche, les opinions sont partagées: l'ambassadeur autrichien Mercy-Argenteau* reprochait au dauphin son aspect négligé dans sa tenue et son caractère sans reliefs quand l'envoyé de Louis XV à Vienne, l'abbé de Vermond*, jugeait la princesse autrichienne comme une sauvageonne, ne pensant qu'à s'amuser et à danser. De Vermont était chargé d'apprendre à Marie-Antoinette la langue française, les us et coutumes du pays. Il changera sans doute d'avis car par la suite il deviendra le lecteur et le confident de la reine.
Louis XV donne son accord en juin 1769. La princesse autrichienne en devenant l'épouse du dauphin renonce à ses droits sur les possessions autrichiennes, apporte une dot de 200 000 florins et l'équivlant en bijoux et reçoit une rente de 20 000 écu d'or ainsi que 100 000 écus en bijoux.
Le mariage est fixé en mai 1770.
Le 15 avril de la même année, l'ambassadeur de France à Vienne, le marquis de Durfort, demande officiellement la main de Marie-Antoinette pour Louis-Auguste de Bourbon.
Le mariage par procuration a lieu le 19. Après avoir fait ses adieux à sa mère et à la cour, le 21 elle prend, en grand équipage, la route vers la France, vers Versailles.
Elle change de vêtement à Strasbourg où lui sont présentées la duchesse de Noailles*, sa future première dame d'honneur et d'autres nobles de haut rang.
Elle déclare à ceux qui s'adresse à elle en allemand: "ne parlez pas allemand; à dater d'aujourd'hui, je n'entends plus d'autres langues que le français."
Marie-Antoinette arrivant à Versailles (source Gallica.bnf.fr) |
Le voyage va durer vingt quatre jours: 132 personnes, 57 voitures, 376 chevaux accompagnent la princesse qui reçoit un accueil chaleureux dans toutes les villes traversées.
Si le peuple dans son ensemble lui est favorable, il n'en est pas de même à Versailles ou les adversaires du rapprochement avec l'Autriche l'appellent aussitôt "l'autrichienne."
l'acte de mariage de Louis_auguste et de Marie-Antoinette (source gallica.bnf.fr) |
Louis XV et son petit fils vont à la rencontre de la future épouse, eux aussi en grand équipage. À Compiègne, Marie-Antoinette s'agenouille devant le roi en l'appelant "papa", ce qui enchante Louis XV, puis gauchement, Louis-Auguste dépose un timide baiser sur la joue de sa promise.
Le mariage religieux est célébré le 16 mai dans la chapelle de Versailles. Les invités ont noté que le marié avait fortement rougi en passant l'anneau de mariage au doigt de la mariée.
Après un festin somptueux - où, dit-on, le dauphin s'est beaucoup ennuyé - et un opéra, à minuit, eut lieu la cérémonie du coucher où, selon la tradition, le roi donna lui-même à son petit fils une chemise.
Nous savons aujourd'hui que très certainement faute d'avoir été informés correctement, mais aussi à cause de la malformation physique de Louis, les jeunes époux restèrent sagement l'un à côté de l'autre. Le mariage ne sera véritablement consommé que sept années plus tard: le dauphin souffrait d'un phymosis*
Joseph II d'Autriche |
Joseph II*, empereur d'Autriche et frère de Marie-Antoinette, en visite à Paris en 1677, conseillera intelligemment les jeunes époux, leur permettant ainsi de mener une vraie vie de couple.
Un feu d'artitifice avait initialement été prévu à Versailles, mais annulé pour cause de mauvais temps. Ce n'est que le 30 mai et place de la Concorde à Paris qu'a été tiré ce feu d'artifice.
Un spectacle qui s'annonçait grandiose: 30 385 fusées, 14 445 cartouches. À presque vingt deux heures, tout est terminé et les parisiens s'apprêtent à retourner chez eux.
Mais suite à une bousculade rue Royale et à la panique qui s'en est suivie, au moins 130 personnes y perdirent la vie et bien d'autres furent blessées.
À cette époque la rue Royale était en plein travaux et c'est sans doute ce qui explique le nombre élevé de victimes.
le duc de Croÿ |
La Gazette du 4 juin 1770, organe officiel du royaume, écrit:
« Les plaisirs de cette fête ont été troublés par un malheur qu'on ne pouvolt ni prévenir ni prévoir.
À Versailles, c'est la consternation: la dauphin écrit au lieutenant général de police de Sartines*:La rue par laquelle le Peuple se porta avec le plus d'affluence, après le feu d'artifice s'étant trouvée embarrassée par différens obstacle, & la foule étant prodigieuse, un grand nombre de personnes de tout sexe & de tout âge été étouffée.Le nombre des morts monte à cent trente-deux, à savoir, quarante-neuf hommes ou garçons & quatre-vingt-trois femmes ou filles.Celui des blessés est de vingt-six : ces derniers ont été portés à l’Hôtel-Dieu & à la Charité, & la plupart font annuellement hors de danger. » (2)
« J’ai appris le malheur arrivé à mon occasion ; j’en suis pénétré. On m’a apporté ce que le roi m’envoie tous les mois pour mes menus plaisirs ; je ne peux disposer que de cela, je vous l’envoie ; secourez les plus malheureux » (1)
La Gazette publie elle aussi cette information:
Madame la Dauphine a suivi cet exemple respectable. Le Bureau de la Ville a pris aussi les mesures les plus détaillées pour faire soigner les blessés & procurer du soulagement aux familles de ceux qui ont péri. »(2)« Ce jeune Prince, instruit des malheurs arrivés dans un jour consacré à la joie que son mariage inspire à tous les François, ayant reçu, le lendemain, les six mille livres que Sa Majesté lui a assigné par mois pour ses menus plaisirs, les a envoyées au sieur de Sartine, Lieutenant-Général de Police, à qui il a écrit de sa main, lui mandant de distribuer cette somme a ceux qui avoient le plus pressant besoin d'être secourus.
Il n'y eut pas de responsabilités établies, pas plus que de responsables. Mais la plupart de ces festivités étaient organisées sans réel contrôle de l'administration royale. Il est vrai que le lieutenant de police général, Antoine Raymond de Sartine passait braucoup de temps à traquer les ennemis du principal ministre, le duc de Choiseul...
À partir de cette catastrophe, l'accord des autorités fut obligatoire.
Hier comme aujourd'hui et sans doute, hélas, comme demain, et parce que personne ne pouvait, ne peut ou ne pourra les anticiper ou les prévoir, des événements festifs ont pu, peuvent et pourront se transformer en drames.
(1) in le blog https://plume-dhistoire.fr/feu-dartifice-mortel-lunion-maudite-de-louis-xvi-et-marie-antoinette
(2) in https://www.retronews.fr/catastrophes/echo-de-presse/2018/11/09/feu-dartifice-au-mariage-de-louis-xvi-132-morts
librairie Tuliquoi Allevard
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